Comme toutes questions sur l’impression 3D, il est difficile de répondre simplement et de généraliser. Les technologies, leurs prix et les secteurs d’activité étant très nombreux, une réponse simple serait erronée.

L’ambition de cet article est donc seulement de donner quelques pistes pour permette à chacun d’initier sa réflexion.

Tout d’abord, quand le champs d’application est connu, quand votre activité se concentre sur  la réalisation de prothèse médicale, la réalisation de bijoux, la présentation de nouveaux concepts de produit,…  il est « simple » de se focaliser sur l’intérêt et la valeur ajoutée d’une imprimante pour calculer le ROI (le retour sur investissement) et prendre la décision  de sous-traiter ou d’acheter ; on sait ce que l’on va produire et plus ou moins à quel prix on peut le vendre. En complément du ROI, il faudra s’intéresser à la sécurité, la maintenance, la formation pour avoir un dossier complet. Ces concepts sont évoqués ultérieurement dans cet article.

DEFINIR LES CHAMPS D’APPLICATION ET … LE CHAMP DES POSSIBLES

Quand il s’agit d’imprimantes polyvalentes comme les imprimantes dépôts de fil (technologie FDM ou FFF), le champ des possibles n’est pas si évident à identifier que ce soit pour une PME ou un grand groupe. Avec un fichier numérique, vous pouvez presque produire toutes les formes que vous imaginez. Nous avons plusieurs témoignages d’entreprises, qui ont acheté une imprimante FDM pour le bureau d’études (généralement réalisation de prototypes) et très rapidement, ils l’ont utilisée pour réaliser des outils, des gabarits, des pièces de rechanges voire des démonstrateurs pour les commerciaux. Dans ce cas, le premier calcul de  ROI sera incorrecte. Dans ce cas, passer par la sous-traitance ne donnera qu’une vision partielle du sujet. Seule solution : bien vous faire conseiller.

Ci-dessous les cas d’application de l’impression 3D ; nous ne sommes plus seulement dans la réalisation de prototype ! Pour toutes ces étapes de l’industrialisation, nous avons des exemples éloquents que nous détaillons dans nos conférences.

Dans certains secteurs, l’impression 3D peut changer radicalement les modes de production et être un réel outil d’innovation ; il existe donc peu de littérature sur le sujet, chacun gardant jalousement et logiquement son savoir-faire.

On peut observer les tendances du marché,  lire des rapports ou analyser les indicateurs,  comme par exemple le TRL. Il s’agit d’une première information.

TRL Fabrication additive – L’échelle TRL (en anglais technology readiness level) est un système de mesure employé pour évaluer le niveau de maturité d’une technologie.

Il faut se faire conseiller, analyser les opportunités, les risques, les maturités des machines. Être bien accompagné est le bon choix. Des experts partageront leurs savoir-faire, vous aiderons à définir plus précisément comment développer un avantage concurrentiel. Dans cet exercice, il faut cependant avoir conscience que l’on construit l’avenir et que toutes les opportunités ne sont probablement pas simples à identifier

LE PRIX

 Le prix est un facteur de décision mais seul, il ne veut rien dire (pas toujours vrai quand il s’agit d’aller voir son banquier…), tout dépend de la valeur créée par l’outil et du prix auquel on peut vendre le produit final.

Il est vrai que plus l’investissement est faible, plus le risque est limité. Ceci conduit vers une première réponse : plus l’investissement est élevé, plus la philosophie du «LEAN STARTUP» devra s’appliquer, c’est-à-dire essayer par étape,  et donc plus logiquement, commencer par de la sous-traitance peut être une bonne solution. Si les hypothèses se confirment, il faut ensuite basculer sur l’investissement (car les prix de production seront inférieurs).

Dès que les investissements sont plutôt faibles et comme évoqué précédemment, le champ des possibles n’étant pas toujours simple à identifier, il faut probablement se lancer car dans 90% des cas, les surprises seront bonnes.

Avec des machines à moins de 5 000 €, les ROI peuvent être très courts (moins de 3 mois) surtout si vous utilisez votre imprimante pour produire des outils qu’auparavant vous sous-traitiez. Ci-dessous 2 témoignages :

CONCEVOIR AUTREMENT

 Le principal intérêt de l’impression 3D est de concevoir autrement (sauf si on utilise l’impression 3D pour des prototypes ou produire sur demande et en local) et pour y arriver, il y a 2 impératifs :

  • Des équipes ouvertes aux changements
  • Des équipes formées

Ce deuxième point est fondamental y compris sur des technologies comme le dépôt de fil car on ouvre les possibilités d’utilisation, on optimise les conceptions et on prépare les équipes à mieux évaluer l’intérêts de la fabrication additive.

Il faut oublier nos repères, notre cher et tendre «Chevalier», pour se projeter sur des formes nouvelles et obtenir des gains de poids, de nouvelles  fonctions…

Dans cet apprentissage, il faut également appréhender les post-traitements qui peuvent conditionner les designs. Rares sont les pièces imprimées métal qui ne subiront pas un traitement thermique ou de l’usinage. Ces contraintes doivent être anticipées dans la phase de conception : seulement dans ces conditions,  on utilisera tout le potentiel de ces machines et on évitera les mauvaises surprises.

 

Ce point est fondamental si l’on investit et fortement souhaitable si l’on sous-traitance. En sous-traitance, on peut se faire accompagner de partenaires qui auront l’expérience et la passion de leur métier.

LA FORMATION

Savoir dessiner en 3D (CAO) est impératif,  apprendre à concevoir autrement est plus que souhaitable comme évoqué dans le paragraphe précédent et  logiquement, si l’on acquière une imprimante 3D, bien maitriser son outil de production est obligatoire. Les paramètres peuvent être nombreux.

Si l’on veut utiliser tout le potentiel d’une technologie, les équipes doivent être formées  pour devenir autonomes et exploiter les limites techniques de l’outil.

LA REACTIVITE, LA FLEXIBILITE

Votre délai de production sera plus court si vous avez des machines en interne. Vous aurez moins de procédure administrative et vous ne  dépendrez pas de la charge de vos fournisseurs.

Dans le cas où votre besoin est clair, il ne faut peut-être pas hésiter.

Autre avantage d’un délai plus court (et d’un coût de production inférieur) : ils autorisent également plus de droit à l’erreur et ceci est fondamental pour innover.

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AUTRES ASPECTS A PRENDRE EN COMPTE

La sécurité : les contraintes de sécurité sont à étudier dès que l’on veut investir. Les contraintes liées aux petites imprimantes FDM, SLA, DLP sont peu nombreuses  ;  celles d’une machine SLM (frittage laser) équipée d’un laser d’une puissance de 1Kw et utilisant de la poudre métalliques sont nombreuses.

La maintenance : qu’elle soit externalisée ou réalisée par les équipes internes, la maintenance est à définir y compris quand il s’agit d’imprimante de « Bureau ».

CONCLUSION 

Make or buy ? Acheter ou sous-traiter ? Passer par une phase de sous-traitance peut être souvent une solution mais elle peut avoir comme désavantage de pas vous permettre d’identifier le champs des possibles et de réaliser une vraie transformation dans vos équipes de conception pour préparer l’avenir. Investir, c’est  bien sur une question de ROI (retour sur investissement) mais pas simple à quantifier quand il s’agit de l’impression 3D…

Pour en savoir plus sur notre vision de l’impression 3D, échanger sur le retour sur investissement de ces technologies ou découvrir nos produits et modules de formation, n’hésitez pas à nous contacter

Auteur : Jean-Michel

Ingénieur Arts et Métiers, passionné par le potentiel de la fabrication additive,  j’ai cofondé Cylaos après 15 ans en France et à l’étranger dans la direction de projets automobiles. L’objectif de Cylaos est d’offrir un catalogue produit et des services toujours plus innovants pour répondre aux différentes attentes des professionnels ; notre première mission est la communication,  ce que nous faisons avec plaisir. Par ailleurs, amateur de voile, vous pourrez me croiser sur les côtes sud bretonnes.

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