L'impression 3D permet à Dorman de suivre le rythme dans l'industrie automobile
Dorman Products, une entreprise centenaire spécialisée dans la fabrication de pièces détachées pour véhicules personnels et utilitaires, a adopté l’impression 3D pour accélérer sa production et améliorer la qualité de ses produits. Pour rester compétitifs , Dorman s’appuie sur douze imprimantes 3D réparties sur deux sites.
Chris Allebach, responsable de la fabrication additive chez Dorman, et Eric Tryson, responsable de l’équipe de conception mécanique, utilisent des imprimantes stéréolithographiques (SLA) telles que les Form 2, Form 3 et Form 3L, ainsi que plusieurs imprimantes FDM. Ces outils leur permettent de créer rapidement des prototypes pour de nouveaux composants et de concevoir des gabarits et des fixations sur mesure pour leurs processus de validation.
Créer plus de 100 000 produits différents
La gamme de produits proposée par Dorman est véritablement impressionnante : ils gèrent une base de données comprenant 118 000 pièces distinctes (au 25 décembre 2021) pour des centaines de modèles de véhicules différents.
Les produits de Dorman englobent une large variété, allant des composants de base du moteur aux modules électroniques complexes et aux pièces pour poids lourds. La société examine les défaillances des pièces d’origine et procède à une rétro-ingénierie de ces produits, parfois en repensant complètement leur conception pour les améliorer. Ils peuvent même aller jusqu’à rechercher la pièce d’origine, parfois en achetant des véhicules entiers pour une compréhension complète du système et pour valider la nouvelle conception.
Le processus de conception commence par la création numérique de la pièce existante, qui est ensuite modifiée selon les besoins. Les pièces sont ensuite analysées au laboratoire de métrologie de Dorman, utilisant soit un scan laser sans contact, soit une sonde de contact pour les pièces plus détaillées. Les données de référence sont ensuite fournies à l’équipe, qui utilisent Solidworks pour procéder à la rétroconception des pièces.
Prototypage d’une pièce OE FIX™
Un composant moteur en particulier a posé des problèmes à de nombreux propriétaires de véhicules. À l’origine fabriqué en plastique, il présentait des fissures en raison de l’exposition continue à la chaleur générée par le moteur. L’équipe de Dorman a entrepris d’analyser cette pièce, de la faire scanner par son équipe de métrologie, puis de décider de la reconfigurer en aluminium moulé. Ce changement de matériau ne consistait pas simplement à substituer un matériau par un autre, car la pièce devait être adaptée au processus de coulage sous pression. Pour garantir que les performances de la pièce restaient inchangées avec la nouvelle conception, de nombreux prototypes ont dû être créés et testés à chaque itération.
« Chaque itération prend à peine deux heures : cela signifie que nous pouvons réaliser deux itérations dans la même journée. C’est vraiment très utile. Avant l’impression 3D, nous ne pouvions que croiser les doigts pour que la première tentative soit réussie. Si ce n’était pas le cas, nous perdions des semaines, voire des mois, à attendre la livraison des pièces, pour finalement découvrir qu’elles devaient être modifiées et renvoyées. », explique M.Tyson.
Une fois le prototype finalisé en interne, Dorman a effectué des tests fonctionnels pour s’assurer que la pièce fonctionnait toujours de la même manière.
Le processus de validation
Étant donné que les fixations sont spécifiques à chaque produit, elles ne pouvaient pas être produites en grande quantité, ce qui excluait la possibilité du moulage par injection. La seule option était de les faire usiner, ce qui s’avérait à la fois coûteux et chronophage. Ils devaient s’assurer que la conception était parfaite, puis l’envoyer en usinage, en attendant des semaines avant de pouvoir valider leurs pièces.
« Pour les fixations et les calibres, nous devions faire appel à un atelier d’usinage, ce qui prenait entre cinq et six semaines. Le coût était de cinq à dix fois supérieur à celui d’une pièce et la géométrie était limitée par les techniques de fabrication conventionnelles. Avec les imprimantes 3D, nous pouvons désormais développer des fixations et des calibres de test tout en travaillant sur le prototype du produit. Ainsi, lorsque la conception du produit est finalisée, les fixations sont également prêtes pour les tests. Nous essayons d’être aussi proactifs que possible. »
Tolérances serrées pour les tests Go/No Go
Avant de commercialiser et d’installer leurs produits dans les véhicules des clients, l’équipe de Dorman doit connaître avec précision les variations dimensionnelles que ces pièces peuvent tolérer. C’est pourquoi ils effectuent une analyse dimensionnelle pour déterminer si une pièce est conforme aux spécifications ou non. Certaines pièces nécessitent des tolérances très strictes, avec une tolérance de +/- 0,05 mm sur un diamètre. Ils ont pu l’imprimer avec un diamètre ayant une tolérance de 0,025 mm sur un faux-rond avec l’imprimante Form 3L. Ce qui a surpris l’équipe de pouvoir obtenir une telle précision grâce à celle-ci.